Révélation #10 – « Sarkozy n’a pas tenu ses promesses » – 56% de commentaires négatifs sur l’ancien Président

Deuxième article de notre série sur les personnalités les plus citées dans les contributions au Grand Débat.

NICOLAS SARKOZY

Lorsque les participants citent le nom de l’ancien président, c’est en grande majorité (56%) un avis négatif qui est exprimé. Moins d’un quart des opinions concernant Nicolas Sarkozy sont positives (23%), et 20% des citations sont neutres.

Graphique 1. Analyse supervisée des opinions sur Emmanuel Macron, score à ±5% (IC 95%).

Les commentaires négatifs sur N. Sarkozy empruntent à plusieurs registres.

Un ancien président, ça coûte cher ! Une partie des participants critiquent vivement le train de vie des anciens présidents et les dépenses publiques qu’ils induisent. Nicolas Sarkozy est souvent cité en exemple, au même titre que V. Giscard d’Estaing, J. Chirac ou F. Hollande :

  • Nicolas Sarkozy représente une dépense de 2,2 millions d’euros, tandis que Jacques Chirac coûte 1,5 million d’euros par an.
  • Diminuer les rémunérations des hauts fonctionnaires et supprimer les avantages en tout genre 10 millions d’euros par an, entre Giscard, Chirac et Sarkozy Quelle HONTE !!!
  • Et on sait que les anciens présidents (Giscard, Chirac, Sarkozy, Hollande) coûtent chacun 1 à 2 millions d’euros par an.
  • Valéry Giscard d’Estaing est l’ancien chef de l’État qui coûte le plus cher aux Français (environ 2,5 millions d’euros par an), devant Nicolas Sarkozy (2,2 millions) et Jacques Chirac (1,5 million).

Les affaires politico-judiciaires auxquelles est mêlé Nicolas Sarkozy ainsi que ses liens avec certains hommes d’affaires ou dictateurs ont été rappelés par des participants :

  • Bernard Tapie doit plus de 420 millions d’euro,il est plus que temps qu’il rembourse au lieu de se pavaner sur les plateaux télé ,Nicolas Sarkozy doit plus de 50 millions d’euro,même chose.
  • que les dons a des associations aux syndicats par ex soient déductibles oui mais celles a un parti politique non (cf l’affaire du financement de la campagne de N.Sarkosy) .
  • Chaque magouille (Balkany, Sarkozy, Fillon, Benalla et ses « pistolets à eau », etc.), indigne de notre société, doit être lourdement sanctionner.
  • Aller prendre l’argent chez les évadés fiscaux, attraper le Sarko et ses copains et les secouer pour faire pleuvoir les billets.
  • Des impôts différents, répartis, transparents, sans corruption et sans flou! J’ai un peu les boules de savoir mes impôts versés en mallette par notre ami Sarkosy à des dictateurs…

Au-delà de l’homme, toute une époque… le nom propre « Sarkozy » est aussi parfois utilisé en repère temporel, à travers l’homme on qualifie surtout un mandat, des réformes, une époque. Parmi les opinions négatives sur l’ancien chef de l’Etat, on trouve ainsi des critiques de son mandat et des réformes menées : suppression de la demi-part fiscale pour les veufs et veuves, hausses d’impôts, non-respect du référendum de 2005, promesses de campagnes non tenues :

  • Sarkozy nous avait promis la transparence des dépenses et il n’a pas tenu ces promesses.
  • En ce sens il me semble que le rétablissement d’une 1/2 part au veufs et veuves qui ont élevés des enfants (supprimée sous le quinquennat de Mr Sarkozy) serait une mesure juste.
  • Cette même promesse avait été faite par Nicolas Sarkozy, et il ne l’a pas tenue ! Il est temps qu’un gouvernement assume ses responsabilités face à l’urgence.
  • L’état empile donc les impôts par-dessus les impôts, merci Sarko, merci à l’état-voleur.
  • Il y a eu une augmentation des taxes, des impôts et de divers prélèvements qui a débuté sous l’ère Sarkozy, considérablement augmenté sous l’ère Hollande, qui a continué sous l’ère Macron.
  • Augmenter l’impôt aujourd’hui, après des années de hausse depuis la présidence de Sarkozy, ne sera pas accepté.
  • Suppression de l’article 123 du Traité de Lisbonne (Constitution Européenne rejetée par 55% des Français en 2005 et Traité de Lisbonne imposé par Sarkozy) qui oblige les états à emprunter avec intérêts aux banques privées
  • Revenir sur la suppression de part pour les veuves ( suppression faite sous Sarkozy)

Mais d’autres commentaires, cette fois positifs, regrettent cette époque de N. Sarkozy.

Dans les avis positifs sur N. Sarkozy, on retrouve majoritairement des références à la TVA sociale, aux droits de successions et plus rarement à la répartition des bénéfices en trois tiers :

  • Rétablir la TVA « sociale » mise en place à la fin du quinquennat de Nicolas Sarkozy
  • Sarkozy avait baissé les droits de successions et c’était vraiment une mesure juste et respectueuse des familles, de la transmission.
  • On pourrait aussi repenser la TVA social de N Sarkozy qui me semblait à l’époque plutôt intéressante.
  • Le bénéfice net de l’entreprise (après impôt et paiement des cotisations sociales) serait réparti en trois parts égales (vieille idée de Sarkozy pas spécialement de gauche) : investissements, dividendes, primes pour les salariés.
  • Favoriser les donations entre parents et enfants en ramenant à 10 ans le délai entre 2 donations pour bénéficier de l’abattement (comme du temps de la présidence de Nicolas Sarkozy).
  • Mais favoriser la transmission du patrimoine entre les générations lorsque les jeunes générations en ont le plus besoin et donc favoriser les donations en augmentant le seuiL de 100 K€ ou en réduisant la période prise en compte (à ce jour 15 ans) : revenir au barême de l’époque Sarkozy (100 K€ tous les 6 ans) favoriserait la transimission entre générations et doperait la consommation

Méthodologie

Ces premiers résultats sont donnés à partir des données brutes du GDN tels qu’elles étaient mises à disposition par l’API gouvernementale le 21-03-2019 après clôture des débats (https://granddebat.fr/pages/donnees-ouvertes).

Révélation #9 – « Tu déconnes Manu ! » – 56% de remarques négatives sur le Président

Tonalité franchement négative pour Emmanuel Macron (56%) et Nicolas Sarkozy (57%), au contraire positive (50%) pour Nicolas Hulot : les 3 personnalités politiques les plus citées du Grand Débat ne provoquent pas les mêmes réactions. Des résultats à relativiser car l’immense majorité des répondants n’ont pas cité ces trois leaders ni d’autres, la participation ayant été plus centrée sur des idées que sur des hommes.

Dans cette nouvelle étude, La Vox Populi revient en détail sur le top 3 des personnalités les plus citées du Grand Débat (plateforme en ligne) : Emmanuel Macron, Nicolas Sarkozy, Nicolas Hulot. Nous consacrerons un article à chacun d’entre eux.

De manière générale, il faut se rappeler que les personnalités politiques en général ont été peu citées par les répondants. Les scores de polarité que nous attribuons (positif, négatif, neutre) ne sont donc pas représentatifs de l’avis de tous les citoyens ayant participé, puisque la plupart d’entre eux n’ont pas du tout éprouvé le besoin de citer E. Macron, N. Sarkozy, N. Hulot ou d’autres d’ailleurs.

Emmanuel Macron, des citations à dominante négative, peu d’adhésion

Le président de la république est cité dans un contexte à dominante clairement négative : 56% d’opinions négatives, 7% seulement de positives et 47% de neutres. La faiblesse des soutiens est surtout notable. Dans la logique des institutions de la Ve République, où le président est le premier artisan des politiques nationales et le premier exposé aux évolutions de l’opinion publique, il est logique qu’Emmanuel Macron focalise les oppositions ayant nourri le mouvement Gilets Jaunes. Mais on voit aussi une critique écologiste, assez récurrente dans les citations.

Graphique 1. Analyse supervisée des opinions sur Emmanuel Macron, score à ±5% (IC 95%).

Les commentaires négatifs se déploient selon plusieurs angles. Nous les déclinons ici par ordre d’importance relative.

On trouve d’abord des réactions négatives non centrées sur un sujet précis, critiquant le style, la sincérité, la représentativité, l’ensemble du programme, etc., parfois brutales :

  • Tu déconnes Manu.
  • C’est pour cela que vous entendez des « Macron démission !! » parce que nous ne sommes pas dupes.
  • Macron n’écoute rien , mensonges
  • Macron son image, déjà bien dégradée par sa seule faute, ne s’arrangera pas à l’avenir, quels que puissent être ici ou là tels progrès marginaux
  • J’ai voté pour Monsieur Macron , non par plaisir mais je croyais par devoir….mais je le regrette amplement , et si c’était à refaire vu son comportement , ses petites phrases sournoises , son mépris envers nos concitoyens , je ne voterai plus pour lui
  • Macron m’a beaucoup déçu.
  • la France vient de se réveiller, Macron entends-tu la voix qui s’élève du fin fond de la campagne et qui arrive avec une force prodigieuse, puisse Dieu nous aider dans notre lutte et nous protéger contre des êtres malfaisants, satanique
  • Moins d’un français sur deux a choisi Emmanuel Macron.
  • En espérant la démission prochaine de Macron, le mieux serait dès maintenant de dissoudre l’Assemblée et de procéder à des élections générales anticipées
  • J’ai voté pour M Macron, il me semblait que son intelligence lui permettrait de comprendre que l’écologie est un enjeu majeur pour la survie de l’homme sur la planète, la réduction des inégalités, la création d’emplois , mais je constate qu’il réfléchit comme « l »ancien monde ».

Emmanuel Macron est critiqué comme président des riches ou des entreprises ou des classes aisées en général :

  • Macron est là, les classes moyennes et les retraités en ont pris plein la tronche par contre les riches et le patronat se sont gavés
  • Le nouveau monde tant vanté par le Président Macron favorise un modèle économique injuste qui continue à creuser le fossé entre les riches et les pauvres entraînant la colère populaire représentée par les « gilets jaunes » et leurs soutiens ainsi que la montée de l’extrême droite.
  • l’injustice fiscale est devenue insupportable.
  • Macron n’a-il pas assisté aux obsèques d’un exilé fiscal (Johnny Hallyday) ?
  • Quel économiste sérieux peut encore croire à la théorie du ruissellement Seulement Mr Macron qui doit remercier ses amis financiers
  • Macron , ancien banquier de Rothschild a enlevé l’ISF car il a touché 3 MILLIONS d’EUROS en deux ans et ne voulait pas payer d’impôts sur ces sommes
  • pas faire comme Mr Macron et le gouvernement, il faut avoir de l’empathie vis-à-vis des gens qui on besoin des services sociaux.
  • Non, Monsieur Macron, la France n’est pas une entreprise que l’on dirige, elle doit être gouvernée dans le but de l’intérêt général, du bien commun de tous les citoyens
  • Stop également aux salaires à vie des hommes politiques,( Mr Macron, vous allez nous coûter très cher, alors montrez nous l’exemple s’il vous plait).
  • Macron, mobilisez vos neurones au service de la vie et non de l’argent qui n’est qu’un système de croyance en la valeur immatérielle de chiffres arbitraires.
  • Citation du discours de Macron, hier: « Est-ce que vous croyez qu’il y avait moins de SDF en France, il y a 2 ans avec l’ISF? » Je pourrais aussi vous répondre le pendant de votre affirmation:; « est ce qu’il y a moins de SDF depuis que vous avez supprimé l’ISF: et ben non, vous voyez c’est pas difficile de vous répondre honnêtement.
  • Le Président Macron a fait des cadeaux très importants aux riches et aux actionnaires (ISF, Flat tax, baisse de l’impôt sociétés, CICE, etc.).

Aussi la question du pouvoir d’achat, très proche :

  • Je gagne 40.000 Euro de plus en une année et avec Macron, j’ai perdu 8213 Euro net
  • Tout l’inverse de ce que fait Macron,qui s’acharne sur les classes moyennes et populaires!
  • Commencer par redonner aux retraités le pouvoir d’achat qu’ils avaient avant l’ère Macron; 20% d’entre eux ont été spoliés.

Emmanuel Macron est critiqué sous l’angle de reculs ou d’échecs écologiques : démission de Nicolas Hulot, glyphosate, centrales charbon, causes animales… :

  • Monsieur Macron, vous avez perdu mon adhésion avec le départ de Nicolas HULOT.
  • Je n’ai aucune confiance en ce gouvernement sur ce point, d’ailleurs j’entends au même moment une décision de Macron de ne pas fermer des centrales thermiques archi polluantes
  • Le président Emanuel Macron n’ajoutez le glyphosate a cette triste liste et rappelez vous que vous savez et que vous serez responsable de vos décisions
  • Monsieur Macron marche , en même temps et vite , vers la catastrophe écologique: plus d’air , plus de fertilité, des ouragans, inondations….peste, guerre et famine.
  • Macron a fait démissionner Nicolas Hulot : il faut respecter ses engagements et non reporter indéfiniment (glyphosate….)
  • Comment Macron a-t-il pu dire que le chlordécone n’était pas cancérigène ?
  • Je n’ai pas bien compris pourquoi Monsieur Macron a diminuer le montant du permis de chasse de moitié, j’avais pourtant voté pour lui mais là nous sommes en désaccord!!
  • la transition écologique telle que voulue par Mr Macron n’est absolument pas claire, réfléchie, et étayée par de vrais choix stratégiques.
  • Je me désole que M Macron est délaissé la question du bien-être animal trop peu encadré et considéré aujourd’hui.
  • Monsieur Macron n’a pas d’enfant donc il se fout de la transition écologique et des conséquences à court et moyen terme du dérèglement climatique
  • Il est clair que la planète n’est en aucun cas une préoccupation de Monsieur MACRON ainsi que les préoccupations écologiques : glysophate, lobbying chasseur, Total , mensonge éhonté sur la finalité de l’augmentation du diesel
  • Macron arrête de faire semblant en matière d’environnement.
  • Monsieur Macron et consort sont à la botte des multinationales et des lobies industriels, il n’y a pas de réelle volonté politique de changement.
  • Image de Macron trop poudrée, chic, bling bling pour inciter à la sobriété

Revient fréquemment la mention des « cars Macron » considérés comme polluants :

  • Les Bus Macron aussi ils polluent.
  • Le bilan carbone des cars Macron est mauvais
  • Arrêt des lignes de bus « Macron » qui polluent bien plus que le train
  • Il y a incohérence écologique entre l’arrêt des ces petites ligne SNCF et l’arrivée massive des cars dit ‘Macron’ qui roulent au diesel.

Aussi en écologie, mais dans l’autre sens, Emmanuel Macron est critiqué pour faire des cadeaux aux promoteurs d’éoliennes ou à l’écologie punitive :

  • le comble Mr Macron vient de créer la police de la ruralité, de la nature et des territoires ! il n’y a pas tant de personnes pour garder DAESH ! Il ya une vingtaine d’années il n’y avait aucune police de l’eau et il y avait des poissons dans les cours d’eau !
  • je trouve scandaleux le projet de M Macron de tripler les éoliennes qui ne sont pas la solution au réchauffement climatique .
  • La pilule ‘’verte’’ d’Emmanuel MACRON est d’autant difficile à avaler quand le gouvernement entendait (avant les gilets jaunes !!) prélever 55 milliards de fiscalité écologique supplémentaires durant le quinquennat
  • Le Président Macron et bien c’est pire que la dérive socialiste
  • Macron ne semble pas vouloir écouter le colère grandissant sur l’éolien.
  • Macron veut tripler le nombre d’éoliennes, qui montent toujours plus hautes et sont visibles de plus en plus loin!

Emmanuel Macron est ciblé par les retraités, qui s’estiment victimes de son début de mandat :

  • respect de la parole donnée Mr Macrons pendant la campagne prèsidentielle avait promis de ne pas toucher aux pensions des retraités
  • foutez la paix aux retraités qui depuis votre élection Mr Macron voient leur niveau de vie baisser.
  • le gouvernement supprime l’indexation des pensions sur l’inflation (mesure qui ne faisait pas partie du programme d’Emmanuel Macron…..),
  • Le vendredi 11 janvier Macron ose dire :  » il n’y a pas le sens de l’effort  » ! Les retraités qui ont travaillés ont eu le sens de l’effort , mais eux non même plus d’augmentation suivant le taux d’inflation !
  • alors pourquoi autant de haine pour les retraités Monsieur Macron

Les services publics et le train de vie de l’Etat sont pointés, avec une attente d’exemplarité du président dans ses dépenses (aussi de Mme Macron, non citée ici), et de reconnaissance que certains territoires manquent de moyens :

  • Macron, investissez donc, vous, en tant que Président, dans votre pays! Un service de santé qui a des moyens, c’est moins de malades, donc moins de dépenses pour la sécu ; un enseignement qui a de l’argent, c’est une meilleure formation pour nos enfants (car moins nombreux, mieux répartis entre général et pro, avec des professeurs meilleurs car mieux payés, etc.) donc de futurs entrepreneurs, salariés, élus, fonctionnaires…
  • Le gros manque au niveau des territoires surtout les villages se sont les médecins, je suis désolée Mr Macron mais je ne suis pas d’accord avec vous, puisque les médecins n’ont pas le sens du devoir de soigner (au sens large de mes propos), il faudrait qu’à la fin de leur étude il choisisse ou s’implanter selon les besoins des territoires (villes, villages) et les meilleurs choisiraient en premier et ainsi de suite
  • 10 000€ pour un coiffeur (Hollande), 30 000 pour des assiettes (Macron) ou 70 000 pour des parapluies (Sarkozy), c’est inadmissible et intolérable

Plus rare, le problème de la répression :

  • La police et la justice de Mr Macron sont plus promptes à arrêter les gilets jaunes et les embastiller qu’à poursuivre les Benalla, Fillon, Balkany et autres prêtres pédophiles

Les commentaires positifs sur E. Macron sont bien moins nombreux et moins structurés.

La plupart louent le dynamisme, la volonté, ou le programme en général mais sans arguments bien explicités

  • il est IMPERATIF que le président Macron poursuive son programme de campagne présidentielle et qu’il continue, à bon rythme, de réformer profondément le pays.
  • Merci à M Macron de « mouiller autant la chemise » !!!
  • Le Président Macron a raison
  • Mes encouragements au Président Macron pour réussir à transformer la France, pour qu’elle soit plus performante dans cette mondialisation effrénée, mais aussi qu’elle soit aussi plus juste et plus attentive sur la maîtrise et la réduction de la dépense publique
  • Les vrais responsables ne sont pas ceux qu’on croit! Monsieur Macron ne fait de la politique que depuis quelques années mais qu’en ait il de ceux qui en vivent depuis pratiquement toute leur vie
  • citoyens, placez vous derrière le Président Macron, il n’est pas le problème mais bel et bien la solution!
  • le Président Macron seul contre tous a tenu le cap dans les grands débats grâce à sa parfaite connaissance de tous les dossiers
  • S’il existe encore un espoir, puisse le projet de Macron être salutaire pour l’humanité
  • Il faut une sacrée volonté politique mais Emmanuel Macron n’en manque pas !

D’autres soutiennent des mesures particulières, plutôt relatives à la fiscalité et la dépense publique :

  • Etablir ce programme de retraite à point prévu par le Président Macron.
  • Plafonner les salaires des haut fonctionnaire à 9000 ceux qui veulent gagner plus et je suis d’accord avec le Président Macron doivent partir pour le privé
  • Que messieurs Hervé Morin, Dominique Bussereau et François Baroin, présidents des associations des Régions, Départements et Maires de France et Monsieur Gérard Larcher, président du Sénat nous pardonnent cette légèreté, nous avons noté avec satisfaction leur rapprochement face à notre président, Emmanuel Macron.
  • La transition écologique et sociale peut être portée à l’échelle Française, mais aussi à l’échelle internationale par un jeune Président comme Emmanuel Macron.
  • Les mesures ISF d’Emmanuel Macron qui consistent entre autres à ne pas prendre en compte les investissements en actions dans l’assiette du patrimoine, sont positives et de nature à encourager les français à investir dans les entreprises françaises.
  • La suppression de l’ISF pour moi est une superbe idée du président Macron mais j’aurai aimé qu’il explique au Français pourquoi

Méthodologie

Ces premiers résultats sont donnés à partir des données brutes du GDN tels qu’elles étaient mises à disposition par l’API gouvernementale le 21-03-2019 après clôture des débats (https://granddebat.fr/pages/donnees-ouvertes).

Révélation #8 –  Macron, Sarkozy, Hulot et De Gaulle sont les têtes d’affiche du Grand Débat National

Emmanuel Macron, Nicolas Sarkozy, Nicolas Hulot sont les trois personnalités les plus citées du Grand Débat ; le premier étant nettement en avance sur tous les autres. L’analyse du Top 20 global révèle pour chaque thème des informations intéressantes sur l’état d’esprit des citoyens.

La Vox Populi a recherché les personnalités les plus citées dans les réponses du Grand Débat. Premier enseignement : ces citations sont rares. Toutes personnalités confondues, sur des dizaines de millions de mots, ce sont au mieux quelques milliers de citations, et souvent seulement quelques centaines. Les citoyens n’ont donc pas personnalisé l’exercice du débat, mais exprimé avant tout des idées et des attentes.

Tableau 1 : le top des 20 personnalités les plus citées, tous thèmes confondus, nombre absolu de citations.

Ce classement appelle quelques commentaires :

  • Emmanuel Macron domine assez nettement le top 20 : c’est l’effet de concentration et de clivage sur la personne du président de la république, qui a de surcroît beaucoup investi les débats pendant 3 mois.
  • La forte présence des présidents de la république (Macron, Sarkozy, Hollande, Chirac, Giscard d’Estaing, Pompidou, De Gaulle) et la faiblesse des ministres ou députés expriment la réalité de la Ve République où la vie politique reste largement concentrée sur un seul individu. On observe qu’Edouard Philippe s’efface assez loin derrière Emmanuel Macron et qu’aucun ministre du gouvernement ne le rejoint dans le top 20.
  • Nicolas Hulot parvient à s’imposer à la troisième place, confirmant sa popularité. Mais on observe dans le détail (cf tableau suivant) qu’il cumule l’essentiel de ses citations dans le thème « écologie » : c’est sur ce registre que N. Hulot conserve sa plus forte crédibilité.
  • Les scores élevés de De Gaulle (prévisible) et de Napoléon (inattendu) suggèrent aussi une exception culturelle française. Y a-t-il beaucoup de pays qui organisent des grands débats politiques et qui, dans les réponses, trouvent dans le top 20 des personnalités ayant exercé le pouvoir voici 50 voire 200 ans ? Les citations de Napoléon soulignent pour l’essentiel (avec ironie ou amertume) que le pays reste parfois axé sur une vision politique trop détachée des évolutions du monde.
  • Les citations fréquentes de Cahuzac, Benalla et Ghosn, aussi en partie de Fillon, soulignent le fond de défiance des élites qui caractérise la vie politique française depuis une dizaine d’années.
  • Les « premiers opposants », Le Pen et Mélenchon, sont inégalement cités. La première est en effet mentionnée deux fois plus que le second, mais sans toutefois s’imposer.

Tableau 2 : le top des 20 personnalités dans chaque thème.

La répartition des top 20 de chaque thème révèle quelques informations :

  • Macron est en 1re ou 2e position sur tous les thèmes et n’est « détrôné » que dans l’écologie.
  • Ce thème écologie est le plus original des quatre, non seulement par la forte présence de Nicolas Hulot, mais aussi par des personnalités peu connues du grand public (Jouzel, Larrouturou, Rabhi, Jancovici, Servigne). C’est un public probablement familier des engagements et réflexions écologiques qui a participé à ce thème.
  • Blanquer monte très haut dans le thème de l’organisation de l’Etat et des services publics, signalant une probable mobilisation du monde enseignant.
  • On voit l’économiste Thomas Piketty assez haut dans le top 20 de la fiscalité.
  • C’est dans le thème démocratie que Le Pen et Mélenchon font leur maximum de citations, thème où l’on observe aussi les fortes mentions de Benalla et Cahuzac.

 

A venir sur La Vox Populi : l’analyse détaillée du Top 3 avec les avis positifs et négatifs sur E. Macron, N. Sarkozy et N. Hulot.

Méthodologie

Ces premiers résultats sont donnés à partir des données brutes du GDN tels qu’elles étaient mises à disposition par l’API gouvernementale le 21-03-2019 après clôture des débats (https://granddebat.fr/pages/donnees-ouvertes).

Les réponses au Grand Débat dans notre base de référence (release gouvernementale du 21.03.2019)

– Nombre de contributeurs (ID unique sur la plateforme) : 252 902

– Nombre de contributions unique (ligne CSV : 1 réponse = 1 ligne) : 7 145 317

– Nombre de codes postaux valides : 7756

Révélation #7 – Les contributeurs largement favorables à l’extension du référendum, mais à certaines conditions !

Certains observateurs ont affirmé que le « RIC » est peu cité dans les résultats du Grand Débat. Mais dans les réponses à la question demandant explicitement comment mieux associer les citoyens aux décisions, le référendum arrive largement et massivement en tête. Le RIC proprement dit se situe en 4e place des grandes options. Les citoyens veulent bel et bien être consultés, le détail des associations au mot « référendum » apportant quelques enseignements.

Nous avons analysé les réponses à la question n°11 du thème « Démocratie et citoyenneté » :

Que faudrait-il faire aujourd’hui pour mieux associer les citoyens aux grandes orientations et à la décision publique ? Comment mettre en place une démocratie plus participative ?

Ce graphique montre la répartition en fréquence de citations des options souvent avancées :

Graphique 1. Quelques-unes des options souvent avancées pour améliorer l’association des citoyens aux décisions (nombre absolu de citations). « Sénat » renvoie aux diverses propositions de réformes de cette assemblée. « Condorcet » au scrutin de Condorcet.

Le référendum (1er) auquel s’associe le « RIC » (4e) dominent nettement les réponses. Ils sont suivis par une demande accrue de débat sur les orientations publiques, avec souvent le tirage au sort de citoyens pour représenter la société. On note que des options comme la proportionnelle, le vote blanc, le vote obligatoire ne sont pas souvent citées de façon spontanée, même si on les entend fréquemment dans le discours politique et médiatique des commentaires du Grand Débat.

Le référendum est certes mentionné, mais est-ce de manière positive ? Nous avons analysé les verbatims citant cette option et, sans conteste, le contexte de mention du référendum est massivement favorable.

Graphique 2. Analyse supervisée des verbatims sur le référendum. Résultats à ±5% (IC 95%). Les avis neutres sont le fait de citoyens émettant des remarques techniques sur l’organisation des référendums mais sans avis explicite sur la nécessité de leur extension.

Ces résultats sont assez conformes à ceux des sondages menés entre décembre 2018 et février 2019, qui avaient montré qu’entre 70% et 80% des Français sont favorables à l’extension du référendum.

Toutefois, le référendum comme outil de participation à la vie publique et/ou de contrôle des choix publics est cité par les répondants au Grand Débat de manière assez diverse.

Voici quelques exemples de formulations récurrentes dans les réponses.

Tableau 1. Quelques exemples (non complets) de nos résultats bruts sur les formulations systématiquement associées au mot référendum, variant selon l’orthographe et la syntaxe, (singulier ou pluriel, avec ou sans accent, etc.) mais aussi selon divers critères (d’initiative citoyenne ou populaire ; local, régional ou national ; facultatif ou obligatoire ; en ligne ou électronique ; sur des grands sujets ou des grandes orientations…).

On voit apparaître beaucoup de référendum d’initiative citoyenne ou populaire (s’ajoutant à l’acronyme RIC désormais très employé), mais aussi des attentes sur le référendum local, ce qui peut intéresser les collectivités porteuses de projets.

Par ailleurs, le corpus révèle beaucoup de formulations avec réserve : le référendum… si, le référendum… mais, le référendum… à condition. Il y a donc une réflexion de certains citoyens sur le mode d’emploi du référendum.

Exemples de verbatims

  • Par des référendums d’initiative citoyenne strictement encadrés
  • Le Référendum d’Initiative Citoyenne doit permettre aux citoyens de déclencher un référendum directement sous les conditions suivantes(…)
  • Utiliser le référendum à condition de se limiter aux questions de société qui peuvent s’apprécier par oui ou non
  • Instaurer un référendum aux conditions plus souples pour consulter les Français sur les très grands sujets
  • le Ric sous certaines conditions
  • Utiliser des référendums mais surtout respecter la vox populi
  • Le référendum à tout bout de champs n’est pas une solution au niveau national. Mais sur les grandes orientations, ce peut être une bonne chose
  • On pourrait éventuellement mettre en place des référendums mais avec des gardes fous ; certains droits et limites sont des acquis
  • L’appel au référendum est aussi une solution mais lourde et pas forcément populaire si trop régulière.
  • Les référendums locaux sont une bonne manière mais encore faudrait il que la participation soit suffisante (prise en compte du Quorum)
  • Initiative citoyenne de proposition des lois mais avec un contrôle constitutionnel puis soumis par référendum.
  • Mise en place de référendums sur les grands sujets mais en étant clair sur les tenants et aboutissants des propositions de lois.
  • référendum citoyen sur la base une demande électronique sur un site dédié, si plus de 1 million de personnes font la demande
  • LE référendum, c’est bien, si vous l’aviez pas niquer en 2005 ?
  • référendum si modification du programme ou du budget

En conclusion, si certains commentateurs ont fait observer que le « RIC » est peu cité dans la masse des contributions, il n’en demeure pas moins qu’à la question ouverte demandant comment mieux associer le citoyen aux décisions, c’est le référendum qui vient assez largement en tête des réponses (deux fois plus que le débat, en second), et le RIC n’est pas si mal placé dans ces réponses (en 4e position). Le désir de participation des citoyens est élevé, avec en arrière-plan implicite ou explicite un besoin de contrôle des décisions publiques parfois jugées trop éloignées de l’avis majoritaire.

Réconcilier les citoyens avec la politique (et les politiques) ne prendra pas forcément la forme radicale et peu durable d’un référendum permanent. Mais les questions ouvertes par le Grand Débat ne se refermeront probablement pas par des mesures « cosmétiques » : les institutions tant locales que nationales doivent inventer de nouvelles manières d’associer les citoyens aux concertations et décisions.

Méthodologie

Ces premiers résultats sont donnés à partir des données brutes du GDN tels qu’elles étaient mises à disposition par l’API gouvernementale le 21-03-2019 après clôture des débats (https://granddebat.fr/pages/donnees-ouvertes). Ce travail a été mené sur la question n°11 du thème « Démocratie et citoyenneté », intégralité des réponses disponibles.

Les réponses au Grand Débat dans notre base de référence (release gouvernementale du 21.03.2019)

– Nombre de contributeurs (ID unique sur la plateforme) : 252 902

– Nombre de contributions unique (ligne CSV : 1 réponse = 1 ligne) : 7 145 317

– Nombre de codes postaux valides : 7756

Révélation #6 – Les réponses des « passagers clandestins » ne représentent que 0,52% du total des contributions.

Il y a quelques anomalies techniques dans les résultats du Grand Débat, dont 138 contributeurs ayant réussi sous ID unique à apporter davantage de réponses que la plateforme ne le permettait ! Le problème – dont on ne sait si c’est le fait de tricheries individuelles ou d’erreurs d’exportation – ne représente toutefois qu’un biais quantitatif mineur par rapport à la masse des contributeurs et des contenus.

Le journal Le Monde (08.04.2019) a souligné des étrangetés dans les résultats du Grand Débat, notamment des contributeurs ayant réussi la prouesse de répondre des centaines de fois.

En nombre total de contributions possibles pour un citoyen normalement inscrit sur la plateforme nationale, La Vox Populi a calculé 187 réponses : c’est l’hypothèse d’un contributeur ayant utilisé le maximum de choix multiples ainsi que le remplissage de toutes les options de réponses libres.

Ce tableau donne les 10 premiers contributeurs (ID unique anonymisée) du Grand Débat et leurs nombres de contribution :

On voit en effet des anomalies, comme l’a relevé Le Monde : le « champion » a réussi à produire 769 contributions différentes sous la même identité numérique !

S’agit-il d’un bug de la plateforme permettant de multiples enregistrements de réponses différentes sous ID unique ? Ou d’une erreur dans l’exportation ? On ne le sait pas.

Il faut toutefois relativiser le problème en termes d’influence sur les analyses : d’après nos comptages, seuls 138 ID ont envoyé davantage que 187 réponses (et correspondent donc à des « passagers clandestins » de manière sûre, sauf si le bug concerne l’exportation des données). Cela représente donc 0,05% des contributeurs. Dans l’hypothèse où l’on annule les réponses de ces ID suspectes (ce qui est préférable), cela retranche 0,52% des contributions totales.

Méthodologie

Ces premiers résultats sont donnés à partir des données brutes du GDN tels qu’elles étaient mises à disposition par l’API gouvernementale le 21-03-2019 après clôture des débats (https://granddebat.fr/pages/donnees-ouvertes). L’équipe de La Vox Populi a observé certaines réponses manquantes et les a signalées.

Les réponses au Grand Débat dans notre base de référence (release gouvernementale du 21.03.2019)

– Nombre de contributeurs (ID unique sur la plateforme) : 252 902

– Nombre de contributions unique (ligne CSV : 1 réponse = 1 ligne) : 7 145 317

– Nombre de codes postaux valides : 7756

Révélation #5 – Baisser les impôts… oui mais lesquels ?

Les Français demandent des baisses d’impôts — terme générique où l’on inclut les charges, taxes et autres redevances à paiement obligatoire. Mais tous les impôts ne sont pas également concernés. Ce sont avant tout les taxes sur la consommation qui focalisent les attentes, avec 47% des réponses. Viennent ensuite les impôts locaux, l’impôts sur le revenu et la CSG.

Dans sa première restitution du Grand Débat le 8 avril 2019, le chef du gouvernement a fait observer que la fiscalité a dominé les réponses des citoyens, et en particulier la demande massive de baisse des impôts.

Effectivement, La Vox Populi avait observé cette place de choix de la fiscalité, tant dans la répartition des thèmes que dans le Top 20 des questions les plus répondues.

Nous avons analysé les réponses données à la question n°4 du thème « Fiscalité et dépenses publiques » :

« Quels sont selon vous les impôts qu’il faut baisser en priorité ? »

Voici les réponses par catégorie d’impôts :

Sans ambiguïté, avec 47% à eux seuls, ce sont les divers impôts sur la consommation qui sont désignés comme prioritaires à baisser.

Au-dessus de 10%, on trouve aussi et dans l’ordre, les impôts locaux, les impôts sur le revenu, la CSG. Tous les autres thèmes sont en-dessous de 10% des réponses, y compris les droits de succession, les charges sociales (impôts travail) ou les impôts sur la fortune (IFI).

Voici le détail des catégories, par mots-clés ayant servi à les construire, correspondant aux mots et syntagmes employés à plus haute fréquence par les répondants. Nota : nous avons respecté les formulations des répondants, par exemple « impôts sur le patrimoine » non spécifié (mais fréquent) a été mis en catégorie à part (on ne sait si c’est le patrimoine immobilier, en action, en œuvre d’art…).

Détail des catégories d’impôts

On note en particulier que la baisse de la TVA arrive largement en tête des attentes dans la catégorie « consommation ». Mais dans cette même catégorie, les taxe sur les énergies (énergie, électricité ou gaz dans les formulations) et sur le carburant sont des signaux assez forts. La taxe carbone en elle-même a peu motivé les réponses (mais elle a pu être présumée dans les taxes carburant).

Au sein des réponses, sans qu’un impôt soit directement nommé, on note des éléments intéressants :

Le mot « produits » est utilisé très diversement. Les répondants perçoivent des excès de taxes sur divers éléments de leur consommation, en pensant au pouvoir d’achat.

Verbatims

  • La TVA sur les produits de grande consommation indispensables à la vie quotidienne
  • TVA sur certains produits nécessaires et pourtant taxés à 20% ex : verres optiques
  • la tva sur les produits de la vie quotidienne

La notion de produits ou services de « première nécessité » remonte fortement, avec désir d’une exemption ou baisse des taxes.

Verbatims

  • la TVA pour les achats de première nécessité
  • la TVA sur les produits de 1ère nécessité en incluant les vêtements

Le mot « luxe » revient également souvent, avec au contraire l’idée (dominante) que les taxes sur des produits de luxe sont plus légitimes.

Verbatims

  • baisse de la TVA sur certains produits de base (habillement par exemple ) et forte augmentation sur produits de luxe et voitures polluantes
  • baisser la TVA à 0% sur les produits de première nécessité quitte à augmenter celle sur les produits de luxe
  • La TVA sur l’alimentation. La fixer à 5%. C’est la base. Le reste n’est pas important. Celui qui gagne de l’argent s’achète ce qu’il veut notamment des produits de luxe

La perception du poids fiscal est aussi celle d’un poids social quand les produits de la vie quotidienne sont trop chers pour certains.

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Méthodologie

Ces premiers résultats sont donnés à partir des données brutes du GDN tels qu’elles étaient mises à disposition par l’API gouvernementale le 21-03-2019 après clôture des débats (https://granddebat.fr/pages/donnees-ouvertes). L’équipe de La Vox Populi a observé certaines réponses manquantes et les a signalées. Néanmoins, ces résultats sont représentatifs de plus de 95% des contenus. Cette étude ciblée a été réalisée à partir de l’extraction des réponses apportées à la question n°4 du Grand Débat National.

Les réponses au Grand Débat dans notre base de référence (release gouvernementale du 21.03.2019)

– Nombre de contributeurs (ID unique sur la plateforme) : 252 902

– Nombre de contributions unique (ligne CSV : 1 réponse = 1 ligne) : 7 145 317

– Nombre de codes postaux valides : 7756

Méthodologie – La Vox Populi mobilise intelligence artificielle et intelligence humaine en toute transparence

Nous pouvons recueillir, retranscrire et synthétiser quelques avis lors d’une réunion dont le déroulé est déjà cadré et la participation restreinte. Mais comment faire de même avec des dizaines, des centaines, des milliers de pages d’opinions résultant d’une consultation ouverte ?

Au-delà : comment objectiver et traduire les idées sans biais ? Comment faire émerger du sens depuis la complexité d’avis individuels agrégés sans les trahir ? Comment restituer le plus fidèlement possible des valeurs, des opinions, des vues subjectives et des signalements objectifs ?

Nous vous dévoilons dans cet article les partis pris de La Vox Populi.

Une méthodologie rigoureuse et fiable

La solution réside dans le traitement semi-automatique du langage : des applications qui permettent une approche quantitative et qualitative des contenus textuels.

« Semi-automatique » signifie l’alliance entre IA (intelligence artificielle, plus modestement des algorithmes de traitement de données) et IH (intelligence humaine). Dans cette méthode de traitement de données textuelles massives, l’humain n’est jamais absent ni des choix de la meilleure modélisation statistique d’un texte (en fonction de sa problématique) ni des étapes de validation des résultats, de sélection des verbatims les plus représentatifs et bien sûr de formalisation des synthèses. Mais ce travail humain est réalisé sur des bases objectives, traçables, réplicables : il ne doit jamais forcer, orienter ou appauvrir le sens d’un texte, mais le restituer le plus fidèlement possible.

Parmi les outils conceptuels mobilisés pour le traitement semi-automatique du langage par La Vox Populi :

  • la lexicométrie descriptive comptabilise de manière stricte et complète les substantifs, adjectifs, verbes, syntagmes, entités nommées (noms propres) et expressions remarquables présents dans un volume de texte ;
  • les graphes sémantiques et cartes cognitives permettent de représenter des concepts formant des noyaux de sens et de préciser les liens entre ces concepts dans un texte, cela à partir d’algorithmes n’impliquant aucun un cadre de sens « pré-imposé » par l’analyste (la structure profonde du texte s’exprime par la fréquence relative des concepts et l’intensité relative de leurs associations) ;
  • les thésaurus thématiques et des patrons sémantiques, construits de manière transparente selon les sujets abordés dans une consultation, permettent de rassembler les expressions d’un ensemble de texte en catégories complètes, cohérentes et explicites, pour pondérer leur importance ;
  • les analyses factorielles permettent de comparer des ensembles de textes (par exemple, différentes parties prenantes d’une consultation) pour calculer leur proximité ou distance selon leur fréquence d’usage de mots, d’expressions et d’univers de sens, mais aussi de toutes autres variables qualitatives ou quantitatives à condition d’en disposer lors du recueil des avis (par exemple, voir si des avis de citoyens divergent par le genre, l’âge, le revenu, le lieu de résidence, etc.) ;
  • l’apprentissage supervisé, réservé aux corpus très importants, permet de catégoriser des contenus complexes et de prédire leurs attributs (par exemple, sont-ils pour ou contre une idée, ont-ils une tonalité positive ou négative, etc.) en minimisant les taux d’erreur sur des grands nombres ;
  • l’extraction des verbatims représentatifs donnant corps aux univers de sens qui ont été dégagés.

Dans chaque enquête menée, nous garantissons au donneur d’ordre (et au public) une triple transparence :

  • transparence des données
  • transparence des méthodes
  • transparence des résultats

Nous pouvons également accompagner le donneur d’ordre dans la réflexion préalable à sa consultation publique. En effet, la bonne connaissance des outils de traitement du langage permet au décideur de comprendre le champ des possibles, donc de mieux organiser son recueil de données à partir desquelles l’analyse sera faite : ne pas se priver de questions ouvertes dont l’étude sera désormais possible au même titre que des questions fermées, envisager toutes les variables d’intérêt pour la décision, que l’on pourra corréler aux contenus de thèmes et d’opinion, etc. La bonne structuration des recueils de données au départ garantit la pleine restitution des contenus à l’arrivée : on y gagne en précision, en intelligence, en transparence.

La data-analyse est un outil qui peut révolutionner les échanges et débats démocratiques.  Pour l’utiliser pleinement, il faut connaître les forces et faiblesses des données, afin que leur collecte, analyse et restitution soient irréprochables et correspondent aux attentes du public : être entendu, être compris.

Aperçu sur nos technos et nos outils

Les technologies utilisées appartiennent à l’éco-système Python. Elles bénéficient à ce titre d’une large bibliothèque spécialisée dans le traitement automatique du langage (TAL) que nous utilisons de manière très pragmatique en vue d’obtenir des résultats tangibles à partir du traitement ciblé de gros volumes de données textuelles.

Deux opérations distinctes pour l’analyse du Grand Débat National

Une analyse des données collectées. Elle consiste dans le relevé et l’organisation raisonnées de données structurées massives (plusieurs Go d’informations) présentes dans les fichiers CSV remis par le gouvernement :

  • nombre de réponses par thématique, par question, par zone géographique (codes postaux),
  • nombre de répondants par thématique, par question, par zone géographique,
  • data texte par thématique, par question, par zone géographique.

Une analyse sémantique semi-automatique. Cette analyse comporte elle-même deux phases.

  • Une phase « IA ». Nos algorithmes réalisent un parsing des corpus collectés, c’est-à-dire une méta-lecture consistant en une analyse morpho-syntaxique préalable à la lemmatisation du texte (identification des flexions des mots présents dans le texte des réponses). Puis une pré-attribution de valeurs sémantiques (polarité, intensité, axiologie ou encore sentiments) est réalisée par la machine à partir de ressources linguistiques issues des enseignements d’analyses supervisées passées.
  • Une phase « IH » (intelligence humaine). Les opérations de méta-lecture effectuées, le repérage puis l’analyse en contexte des mots et syntagmes d’intérêt est effectuée par nos data analystes qui déterminent de manière objectivée les signaux forts et faibles des corpus en matière de thématiques et de sens, cela depuis une interface utilisateurs aux fonctionnalités adaptées à leurs besoins de catégorisation et d’attribution.

Notre stratégie technique

Pour accélérer le temps de calcul de l’analyse des données massives, nous avons défini autant de modèles de données que de type de recherche (par exemple, comptage du nombre de réponses par codes postaux).

Pour cela, nous avons utilisé un outil de base de données capable d’effectuer des requêtes spécifiques afin d’isoler des petits groupes de données exploitables. Par exemple, isoler la question Qx de la thématique Tx dans la ville Vx.

Nous sommes ainsi en capacité d’échantillonner les données massives du Grand Débat National pour pouvoir intervenir de manière sémantiquement fiable sur un échantillon précis.

Nous obtenons cette précision en procédant à la tokénisation des réponses ; plus cette tokénisation sera « propre », plus l’analyse sera facilitée et efficace. En d’autres termes, nous découpons les corpus en fragments les plus adaptés pour une analyse pertinente des réponses, à savoir les phrases telles qu’elles ont été rédigées par les répondants. Chaque réponse est ainsi structurée par des séries de phrases, ou des listes selon la nature de la question posée.

Notre outil d’analyse sémantique, Opinion Miner®

Notre outil est construit comme une boite à outils pouvant s’adresser à plusieurs types d’utilisateurs :

  • les non-spécialistes (consultants, journalistes, personnes en responsabilité, simple citoyen…) qui peuvent disposer d’une interface utilisateur conviviale pour consulter les données de leur choix mises à leur disposition ;
  • les spécialistes (data analystes) qui peuvent construire eux-mêmes, élaborer les ressources linguistiques et les patrons sémantiques utiles à leur analyse ;
  • les développeurs qui peuvent recomposer les briques de notre outil en fonction de leurs besoins (ce que nous avons fait pour analyser le Grand Débat National) ;
  • des développeur-tiers qui peuvent se « brancher » sur notre API REST et exploiter directement tout ou partie des fonctionnalités de notre outil sans passer par l’interface utilisateur pour les utiliser eux-mêmes dans l’outil de leur choix.

Révélation #4 – Les habitants des villes « macronistes » ont plus contribué au Grand Débat que les autres

Les 22 grandes villes « cœur de métropole » ont davantage participé au Grand Débat que le reste de la population. Nous comparons ici le niveau de participation de chacune de ces métropoles avec le vote Macron au second tour de l’élection de 2017. Résultat : sur ce collège des grandes villes, la « sensibilité macroniste » a plutôt été un prédicteur de participation.

Dans une précédente étude, la Vox Populi avait montré que les grandes villes avaient davantage participé que le reste de la population en proportion de leur démographie (+5 points) et qu’au sein des villes, certaines étaient plus engagées que d’autres.

Nous avons repris cette dernière statistique (niveau relatif de participation de chaque ville) pour la comparer avec le classement des villes selon le vote du second tour de l’élection présidentielle de 2017.

Tableau 1. Les 22 grandes villes classées selon l’importance du vote Macron au second tour de 2017 (à gauche) comparé au niveau relatif de participation de ces villes par rapport à leur population (à droite). Les niveaux de bleu et de rouge sont des incréments indiquant la force de la sur- ou de la sous-participation.

Le gradient de couleur fait apparaître que les villes très participantes au Grand Débat (bleu clair à foncé) ont voté davantage pour E. macron que les villes moins participantes (rouge clair à foncé).

Une régression linéaire simple est une autre manière d’observer ce lien positif :

Graphique 1. Régression linéaire (droite grise de meilleure approximation) entre le vote Macron (variable explicative, abscisses) et le niveau participation des métropoles (ordonnées). La corrélation positive (r2 à 0,355) suggère un lien. Une analyse étendue à toutes les communes selon leur vote 2017 permettrait d’affiner le modèle et de contrôler la robustesse du lien observé ici sur l’échantillon des 22 plus grandes villes de France.

Ces résultats préliminaires suggèrent que le format du Grand Débat dans sa plateforme nationale de recueil d’opinion a pu davantage intéresser, motiver ou engager des populations favorables à la présidence d’Emmanuel Macron. Ces données pourraient être approfondies par les politologues à travers une analyse sur l’ensemble des codes postaux en fonction des préférences partisanes exprimées lors des élections de 2017.

Ces observations amènent à relativiser la représentativité des résultats de la seule plateforme « centrale » du Grand Débat national : les Français ont voulu exprimer leurs opinions, mais tous ne l’ont pas forcément fait à travers le canal numérique proposé par le gouvernement.

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Méthodologie Ces premiers résultats sont donnés à partir des données brutes du GDN tels qu’elles étaient mises à disposition par l’API gouvernementale le 21-03-2019 après clôture des débats (https://granddebat.fr/pages/donnees-ouvertes). L’équipe de La Vox Populi a observé certaines réponses manquantes et les a signalées. Néanmoins, ces résultats sont représentatifs de plus de 95% des contenus. Pour obtenir le nombre de contributions, nous avons additionné le nombre total de réponses présentes dans les fichiers CSV mis à disposition sur le site du GDN (https://granddebat.fr/pages/donnees-ouvertes) pour les quatre thèmes. Pour obtenir le nombre de contributeurs total, nous avons comptabilisé le nombre d’occurrences uniques présentes dans la colonne « authorId » dans l’ensemble des fichiers CSV.

Révélation #3 – Les habitants des grandes villes, Paris en tête, ont davantage contribué sur le web que le reste de la population

L’analyse de la participation des 22 grandes villes « cœur de métropole » révèle que si elles représentent 11% de la population française, elles totalisent plus de 16% des interventions au Grand Débat. Par ailleurs, des villes comme Bordeaux, Nantes, Toulouse, Lyon et surtout Paris ont eu une participation prononcée, quand Brest, Lille, Nice, St Etienne, Strasbourg, Toulon ou Marseille sont restées en retrait.

La géolocalisation des réponses du Grand Débat national (GDN) permet d’analyser leur distribution spatiale, et ainsi de comparer, par exemple, les taux de participation des villes « cœur de métropole » entre elles, d’une part, et avec le reste de la France, d’autre part.

En France, 22 agglomérations urbaines sont considérées administrativement comme des métropoles (ou à statut assimilé).

Les grandes villes au cœur de ces métropoles totalisent 7,4 millions d’habitants, soit 11,01% de la population française.

Au total (données disponibles sur l’API gouvernementale au 21.03.2019), ces grandes villes ont apporté 1 187 039 réponses au GDN, soit 16,61 % des réponses.

Tableau 1 : comparaison des taux de participation avec la démographie des zones ciblées.

On constate que les 22 grandes villes sont légèrement sur-représentées dans les réponses au GrandDébat national, avec un différentiel de 5,5 points entre leur taux de réponse et leur population respective.

Le tableau ci-dessous montre le nombre de réponses de chaque ville cœur de métropole par grand thème. Le pourcentage indique la part de chaque ville par rapport aux autres (par exemple les réponses de Bordeaux au thème Fiscalité représentent 4,24% des réponses totales des 22 grandes villes françaises).

Tableau 2 : nombre de réponses par thème selon les villes-métropoles (et taux de réponse au sein du collège des métropoles).

Tous thèmes confondus, voici la part de chaque ville dans les réponses de l’ensemble des 22 grandes agglomérations :

Tableau 3 : tous thèmes confondus, part des réponses de chaque métropole dans le collège des métropoles.

Paris, Lyon, Toulouse, Marseille et Nantes forment le top 5 des villes répondantes.

Pour aller plus loin dans l’interprétation, il nous a semblé intéressant de comparer le taux de réponse de chaque ville (au sein du collège des grandes villes) avec son poids démographique (au sein de ce même collège).

Si les villes ont répondu en proportion de leur nombre d’habitants, le décalage est proche ou égal à zéro. S’il existe un décalage, cela indique une sur-participation (décalage positif) ou une sous-participation (décalage négatif) par rapport au poids démographique de la ville.

Voici le résultat :

Tableau 4 : différentiel entre le taux de réponse au GDN et la part de population de chaque ville. En bleu des sur-participations, en rouge des sous-participations.

De manière intéressante, on voit apparaître trois collèges

  • des villes qui ont à peu près participé au Grand Débat comme on l’attendait (±0,5% de différentiel entre réponses et populations) : Clermont-Ferrand, Dijon, Grenoble, Metz, Montpellier, Nancy, Orléans, Rennes, Rouen, Tours
  • des villes qui ont sous-participé au Grand Débat (décalage supérieur ou égal à -0,5%) : Marseille, Brest, Lille, Nice, St Etienne, Strasbourg, Toulon
  • des villes qui ont sur-participé au Grand Débat (décalage supérieur ou égal +0,5%) : Bordeaux, Lyon, Nantes, Paris, Toulouse

La forte participation de Paris, ville « riche » du Nord, et la faible participation de Marseille, ville « pauvre » du Sud, est tout un symbole. Au sein du collège des métropoles, ce sont plutôt des villes dynamiques, aisées et à forte démographie qui ont pleinement joué le jeu du Grand Débat ; d’autres plus périphériques ou moins dynamiques sont restées plus en retrait.

Nous reviendrons dans une prochaine étude sur l’analyse politique de la participation des métropoles en comparaison du vote à l’élection présidentielle de 2017.

Au cours de ces prochaines semaines, nous analyserons quelques éléments remarquables des réponses aux questions du Grand Débat national.

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Méthodologie Ces premiers résultats sont donnés à partir des données brutes du GDN tels qu’elles étaient mises à disposition par l’API gouvernementale le 21-03-2019 après clôture des débats (https://granddebat.fr/pages/donnees-ouvertes). L’équipe de La Vox Populi a observé certaines réponses manquantes et les a signalées. Néanmoins, ces résultats sont représentatifs de plus de 95% des contenus. Pour obtenir le nombre de contributions, nous avons additionné le nombre total de réponses présentes dans les fichiers CSV mis à disposition sur le site du GDN (https://granddebat.fr/pages/donnees-ouvertes) pour les quatre thèmes. Pour obtenir le nombre de contributeurs total, nous avons comptabilisé le nombre d’occurrences uniques présentes dans la colonne « authorId » dans l’ensemble des fichiers CSV.

Révélation #2 – Le top 20 des questions qui ont motivé les citoyens

20 questions du Grand Débat ont motivé davantage les citoyens et appelé plus de 100 000 réponses chacune. Fait remarquable : elles se situent toutes dans les thèmes fiscalité (8/20) et écologie (12/20).

Du côté de la fiscalité, c’est la limitation des dépenses sociales (place n°1), la justice et l’efficacité des impôts (n°2), la baisse de ces impôts (n°4) qui ont sollicité le plus de réponses.

Du côté de l’écologie, c’est la définition des problèmes concrets (n°3), la capacité à agir individuellement (n°5) ainsi que l’impact du climat sur le quotidien (n°6) qui ont rencontré la plus forte mobilisation.

Top 20 des questions au plus grand nombre de réponses
(plus de 100 000 réponses)

Au cours de ces prochaines semaines, nous reviendrons régulièrement sur quelques contenus remarquables des réponses aux questions du Grand Débat national.

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La Vox Populi, révéler la parole des citoyens