Après la publication de deux rapports nationaux et onze rapports locaux issus de notre Twittorama des élections municipales 2020, réalisé en partenariat avec Kantar, l’heure est aux enseignements ! En effet, les nombreuses données récoltées nous ont apporté un éclairage inédit sur le rôle que tient l’outil Twitter dans le débat démocratique en ligne.
Du côté des thèmes abordés, on retiendra que les questions relatives aux transports et à l’écologie occupent une place prédominante dans les échanges observés. Quant aux autres thématiques les plus citées, c’est bien souvent l’émergence d’une actualité locale qui a favorisé l’apparition d’un thème dans la campagne, comme à Rennes, où l’acte 66 des Gilets Jaunes a propulsé la thématique de la sécurité au cœur des débats dans la twittosphère. Enfin, le Twittorama ayant été mené sur deux vagues successives (1er janvier – 17 février, puis 17 février – 5 mars 2020), nous avons pu observer une évolution du classement des thèmes les plus cités, allant des thématiques consensuelles vers des thématiques plus clivantes, comme l’illustre la forte poussée localisée du thème « immigration & religion » à Nice, Marseille et Rennes.
Le recueillement des thèmes les plus cités dans chaque campagne nous révèle que le débat fut, pour l’essentiel, orienté sur des enjeux de politique locale, en lien avec des compétences municipales, et donc éloigné des considérations politiques nationales. Cette caractéristique « non-partisane » du débat sur la twittosphère se confirme par le faible taux de mentions des partis nationaux, observation qui s’applique également au taux de citation du nom d’Emmanuel Macron.
Si Twitter apparait incontestablement comme une « agora numérique » dans cette campagne des municipales, elle n’est cependant pas représentative de la population puisque sur l’ensemble du corpus des onze villes observées, Paris domine la majorité des échanges (55% des twittos et 57% des tweets). De plus, ce qui émerge sur le réseau social ne reflète pas (nécessairement) l’état de l’opinion publique. En comparant les thèmes les plus cités dans la campagne avec les attentes prioritaires des Français, on constate que Twitter agit comme un miroir déformant des préoccupations des citoyens.
Pour terminer, s’il est à noter que le volume de citations d’un candidat sur Twitter n’est en rien corrélé aux intentions de vote ou aux résultats du premier tour, le réseaux social reste néanmoins un espace d’expression qui permet à celui qui en maîtrise les codes, d’acquérir une notoriété rapide, sans pour autant qu’elle soit adossée à un socle électoral réel.
> Télécharger la note de synthèse du Twittorama des municipales 2020